Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 mai 2018 2 15 /05 /mai /2018 20:14
Paru sur le site Reporterre :
Macron et Disney vont bétonner des terres agricoles mais… chut !

11 mai 2018 / Maxime Lerolle (Reporterre) 

 

 

Fin février, le PDG de la Walt Disney Company annonçait, devant Emmanuel Macron, un plan de 2 milliards d’euros pour l’extension du parc d’attractions de Marne-la-Vallée. Mais ni la compagnie ni les organismes publics ne délivrent la moindre information précise sur cet investissement, qui va pourtant accaparer des terres agricoles de grande qualité. Enquête.

  • Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne et Seine-Saint-Denis), reportage

27 février 2018 : rencontre au sommet à l’Élysée. Robert Iger, PDG de la Walt Disney Company, annonce en grande pompe, aux côtés d’Emmanuel Macron, un nouveau plan de développement pluri-annuel pour le parc d’attractions Disneyland Paris. Au total, deux milliards d’euros consacrés à l’expansion du parc Walt Disney Studios autour de trois nouvelles zones thématiques. Elles seront dédiées aux « univers  » Marvel, La Reine des neiges et Star Wars, ainsi qu’à l’inauguration d’un lac qui reliera entre elles ces trois aires et accueillera des spectacles.

Emmanuel Macron ne tarit pas d’éloges quant au projet : dans un tweet daté du 27 février, le président de la République se fend d’un « France Is Back ! ». À la suite du chef de l’État, les grands médias français relaient la déclaration avec enthousiasme. Mais sans se poser de question. Pourtant, la déclaration élyséenne élude un point sensible : où s’étendra le parc ? Alors que les terres agricoles de la région de Marne-la-Vallée sont réputées pour leur qualité, un projet d’une telle envergure risque d’accroître une pression foncière des plus fortes sur les derniers agriculteurs du Val-d’Europe, le secteur urbain où se situe Disneyland......

« Nous n’avons pas de renseignement supplémentaire à vous apporter » 

La proximité entre l’État français et Disneyland ne date pas d’hier. À vrai dire, elle remonte à l’origine du projet. Le 24 mars 1987, dans un contexte de crise économique et de chômage de masse, le gouvernement de Jacques Chirac avait signé une convention avec la compagnie états-unienne. Cette convention fixait les règles du jeu jusqu’à 2017. À travers l’Établissement public d’aménagement (EPA) France, l’État s’engageait à préparer la venue d’un investisseur présenté comme providentiel, tout d’abord en rachetant 1.943 hectares de terres agricoles, d’où l’EPA a exproprié la quasi-totalité des exploitants, puis en prolongeant la ligne A du RER jusqu’à Marne-la-Vallée/Chessy, le terminus actuel de sa branche Nord-Est.

Ce patrimoine foncier, géré par l’EPA, se trouve aujourd’hui enserré par un boulevard urbain, la« rocade », qui délimite la zone d’extension du parc. En échange, pour son ouverture au public en 1992, Disneyland promettait 15.000 emplois à une ville nouvelle en plein essor. Le 14 septembre 2010, un avenant à la convention a prolongé celle-ci jusqu’en 2030, accordant en outre 287 hectares supplémentaires au parc par-delà la rocade — là encore gagnés sur de riches terres agricoles — dans le cadre du projet Villages nature.

....

Redoutant l’extension de l’emprise sur les terres agricoles, Reporterre a souhaité en savoir plus. Mais notre enquête a rencontré un obstacle de taille : le verrouillage de la communication.

Pendant plus d’un mois, Reporterre a multiplié les messages et appels téléphoniques auprès des services de presse de Disneyland et de l’EPA France. Le premier se montra d’abord courtois, mais catégorique. Dans un courriel début mars, un chargé de communication de la compagnie précisa que« le projet n’étant qu’au stade du creative process, nous n’avons pas de renseignement supplémentaire à vous apporter ». Soit. On peut cependant demeurer sceptique, étant donné que la construction de trois nouvelles aires thématiques et d’un lac se planifie longtemps à l’avance. À défaut d’obtenir des informations sur la teneur de l’extension, Reporterre souhaita connaître la politique de Disney quant à son patrimoine foncier. Or, le premier chargé de communication partit en vacances ; puis les suivants refusèrent de répondre à nos demandes ; enfin, de retour de vacances mi-mars, le premier déclara se mettre en quête de « la bonne personne pour répondre à vos questions ». Malgré nos relances, on attend toujours.

L’EPA France pratiqua une stratégie similaire. La chargée de communication eut beau se montrer courtoise et bienveillante envers nos demandes, nous n’obtînmes jamais de contacts au sein de l’établissement public. Nos questions concernaient pourtant des informations qui devraient être publiques : nous demandions un historique des terres situées au sein de la rocade de Disneyland, leur statut actuel, ainsi qu’un plan foncier. Fin mars, après trois semaines de relances, arriva un courriel au ton ferme : « Nous n’avons à ce stade pas d’information complémentaire à vous transmettre. »Notons que d’information tout court, nous n’avions jamais eue.

Que doit-on retenir de ce verrouillage complet de la communication sur la mise en œuvre de l’extension annoncée ? D’abord que ne connaissant rien de la nature du projet, ni de son emplacement au sein ou en dehors de la rocade périphérique, on peut s’attendre à tout. Ensuite, que si ni Disneyland ni l’EPA France — en dépit de son caractère public — ne souhaitent s’attarder sur ce qui se passe à l’intérieur de la rocade. Devenue une quasi-chasse gardée, il y subsiste une quinzaine d’exploitants agricoles, soumis à des baux précaires.....

https://reporterre.net/Macron-et-Disney-vont-betonner-des-terres-agricoles-mais-chut

Partager cet article
Repost0
7 mars 2017 2 07 /03 /mars /2017 09:48
Paru sur le site Actu environnement :

 

“ Les exploitations agricoles de grandes cultures pourraient réduire leur usage de pesticides de 30% ”

Les exploitations de grandes cultures pourraient réduire leur usage de pesticides sans pertes économiques ou de production, selon une étude parue dans Nature plants. Explication de Nicolas Munier-Jolain, ingénieur de recherche dans l'unité Agroécologie de l'Inra de Dijon.

Interview | Agroécologie | | Dorothée Laperche

Réduire la taille du texteAugmenter la taille du texteImprimer cette pageEnvoyer par e-mail

 

 

Nicolas Munier-Jolain
Ingénieur de recherche dans l’unité Agroécologie de l'Inra de Dijon

 

Actu-environnement : Vos travaux ont porté sur 956 fermes du réseau Dephy. Quelles ont été votre approche et vos hypothèses pour initier cette recherche ?

Nicolas Munier-Jolain : Nous nous sommes demandés si une réduction de l'usage de pesticides serait associée à une diminution des performances en productivité et en rentabilité économique des exploitations agricoles. Ce travail a été mené dans le cadre de la thèse de Martin Lechenet, dont j'ai été l'un des encadrants pendant ces trois dernières années.

Aujourd'hui, 3.000 agriculteurs dans les secteurs des grandes cultures, de la viticulture, de l'arboriculture etc. sont engagés dans le réseau Dephy pour réduire leur usage des pesticides. De notre coté, nous avons uniquement travaillé sur lesexploitations des grandes cultures, réparties sur l'ensemble du territoire national. Elles ont comme caractéristiques d'être très diversifiées.

Nous avons étudié la corrélation qui existe entre le niveau d'usage de pesticides et la performance productive et économique à l'échelle de la ferme. L'hypothèse retenue était que cette corrélation peut dépendre du sol, du climat, de la présence d'élevages sur l'exploitation, d'un accès à l'irrigation, et du contexte socioéconomique comme l'accès à des marchés locaux de produits industriels.

AE : Vos travaux montrent que l'usage des pesticides pourrait être réduit de 42% sans impacts négatifs dans 59% des fermes de votre panel. Quelles sont les conditions nécessaires pour arriver à cette réduction ?

NMJ : Plusieurs étapes sont nécessaires à l'obtention de ce résultat. Tout d'abord, nous avons montré que pour 94% des exploitations, le niveau d'usage de pesticides ne perturbe pas la productivité. Parfois même, des systèmes consomment moins de pesticides et produisent plus. Et dans 78% des cas, un niveau moindre d'usage de pesticides ne réduit pas la rentabilité économique.

Ensuite, nous avons cherché pour chaque ferme de notre panel si une autre ferme du réseau dans un contexte similaire de sol, de climat et d'environnement socio-économique (appelée "voisin"), utilisait moins de pesticides avec une rentabilité économique au moins équivalente. Notre hypothèse était qu'il n'y a pas d'obstacle théorique pour que chaque agriculteur adopte les pratiques de ce "voisin" qui consomme moins de pesticides. Selon ce scénario, nous obtenons une baisse en moyenne de 42% du niveau d'usage de pesticides pour l'ensemble des fermes qui trouvent un "voisin" moins consommateur de pesticides. Si on tient compte du fait que certaines fermes ne modifieraient pas leurs pratiques, soit parce qu'elles sont déjà localement moins consommatrices de pesticides, soit parce qu'elles sont dans un contexte où il est difficile de réduire l'usage de pesticides sans dégrader la rentabilité, alors la baisse moyenne extrapolée à l'échelle nationale serait de 30%.

AE : Avez-vous identifié des facteurs favorables à une réduction des pesticides ?

NMJ : Le principal facteur favorable est la présence d'élevages sur l'exploitation. La polyculture-élevage offre des solutions de diversification des cultures, de mise en place de fourrages sous forme de prairies temporaires, de mélange d'espèces céréales/légumineuses… Ces cultures ont en effet une faible dépendance aux pesticides. Les agriculteurs en polyculture-élevage sont à la fois ceux qui utilisent souvent le moins de pesticides mais également ceux où il y a le plus de possibilités de les réduire.

En effet, il faut bien rappeler que la baisse d'usage de pesticides ne peut être une simple suppression des traitements, toutes choses étant égales par ailleurs. Les fermes qui ont peu recours aux pesticides compensent la moindre utilisation du levier chimique par la valorisation de moyens agronomiques de gestion des maladies, ravageurs et adventices. Elles bénéficient par exemple de la diversification des cultures dans la rotation, de l'utilisation de variétés résistantes aux maladies, pratiquent la modération de la fertilisation ou mobilisent le désherbage mécanique. Cette démarche qui permet de réduire l'usage de pesticide passe donc par des adaptations d'ordre agronomique assez lourdes.

AE : Dans votre étude, vous montrez également qu'à l'inverse dans 22% des situations la forte utilisation de pesticide est associée à la rentabilité. Quelles sont les situations concernées ?

NMJ : Les exploitations pour lesquelles l'utilisation forte de pesticides favorise la rentabilité économique sont plutôt situées dans le Nord de la France, dans des régions de cultures "industrielles" comme les betteraves ou les pommes de terre. Ces cultures ont la particularité d'être à la fois à forte valeur ajoutée et très consommatrices de pesticides. Plus une ferme cultive des betteraves et pommes de terre dans son assolement, plus sa rentabilité est bonne et plus elle consomme de pesticides. Pour autant, Martin Lechenet a aussi montré que même dans ces situations, il est possible de cultiver la betterave avec peu de pesticides sans affecter le rendement ni la rentabilité. Même dans ces régions, il y a donc de la place pour de la réduction d'usage de pesticides.

AE : Quelle suite allez-vous donner à ces travaux ?

NMJ : A court terme, nous avons prévu de produire un second article dans lequel nous compléterons notre scénario de transition des fermes vers des pratiques moins consommatrices en pesticides.

Nous souhaitons évaluer les conséquences de cette évolution sur des critères comme la relocalisation des productions à l'échelle de chaque région française. Nous voulons également évaluer ses impacts pour la balance commerciale de la France. Ce scénario implique en effet des modifications des assolements, des rotations, etc. qui pourraient entraîner une réduction de la production de céréales. D'un autre coté, des économies sont réalisables car ces systèmes de culture moins consommateurs de pesticides, sont également souvent plus producteurs de protéines. Cela permettrait de réduire les importations de protéines de soja brésilien ou américain. Par ailleurs, ces systèmes ont des niveaux de fertilisation en particulier azotée plus faibles, entre autres parce qu'il y a plus de légumineuses dans les rotations.

Nous avons fait des premiers calculs et constatons que les économies liées à la réduction des importations de soja américain et de pétrole pour produire l'engrais azoté compenseraient largement la réduction des exportations de blé et d'orge. Au final, selon ce scénario de transition, la balance commerciale serait améliorée.

AE : Qu'envisagez-vous à plus long terme ?

NMJ : Nous allons regarder l'impact de l'aspect paysager – la présence de bois, de haies, d'agriculture biologique, la diversité de culture autour de la ferme - dans le niveau d'utilisation des pesticides. Par exemple, si les fermes voisines sont très consommatrices de pesticides, cela pourrait jouer sur les organismes auxiliaires et donc de façon indirecte sur la pression en ravageurs qui seraient alors moins régulés par ces organismes bénéfiques ?

Propos recueillis par Dorothée Laperche, journaliste
Rédactrice spécialisée

https://www.actu-environnement.com/ae/news/nicolas-munier-jolain-inra-pesticides-grande-culture-reduction-legumineuses-28552.php4

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 10:41
Paru dans Actu-environnement :
Le CGDD cartographie l'évolution de l'occupation des sols pour chaque région

Aménagement  |    |  Rachida Boughriet

Réduire la taille du texteAugmenter la taille du texteImprimer cette pageEnvoyer par e-mail

Le Commissariat général au développement durable (CGDD) a publié le 11 octobre l'atlas régional de l'occupation des sols en 2012 en France. Il présente des cartographies et des statistiques synthétiques de l'occupation des sols (artificialisation, terres agricoles, milieux naturels, forêts…) et de son évolution pour chaque région sur la période 2006-2012. Cet atlas constitue "la première analyse géographique de ces données", souligne le CGDD. Celles-ci sont issues de l'inventaire biophysique "Corine Land Cover" du programme paneuropéen d'observation de la terre "Copernicus", piloté par l'Agence européenne pour l'environnement.

Selon l'atlas, la structure de l'occupation des sols en France métropolitaine a "varié lentement"entre 2006 et 2012 : "1,2% de changement au regard de la nomenclature Corine Land Cover". Les changements les plus importants sont ceux des territoires agricoles vers les territoires artificialisés, avec 11% des surfaces modifiées. Plus de 73.000 ha de terres agricoles ont été artificialisés entre 2006 et 2012. Près de 60% des territoires artificialisés se situent dans les villes-centre ou les villes de banlieue, "mais l'artificialisation entre 2006 et 2012 concerne davantage les communes rurales et les villes isolées", précise le CGDD.

La loi sur la biodiversité d'août 2016 reconnaît la protection des sols d'intérêt général, en les intégrant au patrimoine commun de la nation dans le code de l'environnement.

Rachida Boughriet, journaliste
Rédactrice spécialisée

http://www.actu-environnement.com/ae/news/cgdd-cartographie-evolution-occupation-sols-region-27676.php4

 

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 07:47

 

 

 

 En effet on peut lire dans un document « confidentiel » du BRGM daté du 10/11/1963

« A la demande du District de Paris, une étude a été entreprise, en liaison avec le B.C.E.O.M. sur le site proposé entre Mitry-Mory et Claye-Souilly (S.et M.) pour l’implantation d’industries polluantes….. »

 

Vous avez bien lu le District de Paris (devenu le Conseil Régional IDF) recherchait il y a plus de 50 ans des sites dans le bassin versant Beuvronne pour y implanter des industries polluantes mais c’était confidentiel, on ne devait pas informer les populations concernées, il fallait  bien trouver un emplacement pour envoyer les industries polluantes que Paris ne supportait plus.

 

Depuis toutes ces décennies le District de Paris et le Conseil Régional IDF ont subventionné encore et encore des industries polluantes qui s’implantaient ou s’étendaient dans ce bassin versant Beuvronne sans se préoccuper des risques sur la santé des populations et sans même en tenir informé ces populations.

 

Nous attendons aujourd’hui que le nouveau conseil Régional répare les erreurs du passé.

 

Nous attendons que le Conseil Régional IDF  ne subventionne plus aucune implantation ou extension d’entreprises polluantes dans le bassin versant Beuvronne.

 

Nous attendons que le Conseil Régional IDF protège nos forêts, qu’il n’autorise aucunes carrières à ciel ouvert sur les sites lui appartenant: forêt régionale Montgé en Goële, forêt régionale de Claye-Souilly…..

 

Nous attendons que le Conseil Régional IDF protège nos espaces agricoles :

- en proposant les espaces agricoles lui appartenant aux jeunes qui recherchent désespérément des terres pour y créer des emplois en agriculture bio

- en réduisant ses déchets BTP, en encourageant la rénovation d’immeubles, plutôt que leur destruction et en interdisant toute implantation de décharges sur les espaces agricoles dans le futur plan régional déchets. 

 

Partager cet article
Repost0
13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 10:33

Seine et Marne

 

Pourquoi gaspille-t-on les terres agricoles de Brie, les plus fertiles de France, pour y déverser des ordures ou creuser des carrières à ciel ouvert qu’on remplira de déchets ?

 

Les « élites parisiennes » qui dirigent ce pays ne semblent venir dans ce département que pour y inaugurer des sites et pour se faire élire dans le but de bénéficier d’un tremplin pour leur carrière politique ?

Paru sur le site Reporterre :
Les deux mécanismes qui provoquent le gaspillage des terres agricoles

JEANNE SÉZANNE

samedi 8 novembre 2014

Depuis trente ans, le désastre de l’artificialisation forcenée des terres sévit en France, recouvrant chaque jour un peu plus le pays de parkings, centres commerciaux, Center parcs ou autres autoroutes... Un phénomène dont la cause peut se trouver dans deux mécanismes de niveau local rendant impossible son arrêt ou son ralentissement. Décryptage.


Madame Polony, chroniqueuse du Figaro, a découvert dans ce texte,« L’insupportable uniformisation des paysages », le désastre en cours depuis trente ans en France : la destruction des paysages, des sols, du territoire par le remplacement des prairies, champs, bois et zones humides par des centres commerciaux, zones d’activité (ZA), centres de loisirs (Center parcs, Disney Land, Pierre et Vacances), nœuds routiers, nappes de pavillons et autres.

Mais si l’observation est juste, la cause alléguée ne l’est pas. La source du problème n’est pas à « Paris », chez les hauts fonctionnaires et politiques nationaux, mais bien dans les territoires, villes et villages. Deux mécanismes de niveau local rendent impossible l’arrêt ou du moins la décrue du phénomène.

 

Un : le mirage des emplois

Le premier mécanisme fait des ravages. Il s’agit de l’absence d’analyse critique et de vérification des chiffres d’emplois et de richesse promis sur un territoire par les projets d’urbanisme requérant le permis de construire et d’aménager.

Les maires se voient proposer des dizaines de projets d’urbanisation qui promettent emplois et activité économique. De petits projets sur des territoires ruraux parfois en déshérence (lotissement de pavillons ou petite zone d’activité) ou de très grands projets comme Disneyland Paris dans les années 80 et Europa City (Groupe Auchan à Gonesse) aujourd’hui. Les porteurs de projets promettent des dizaines, des centaines ou des milliers d’emplois.

Qui vérifie concrètement, qui compte, qui qualifie les emplois réellement acquis au territoire après la mise en service de l’aménagement ? Personne. Jamais.Les travaux de Jacqueline Lorthiois, urbaniste et économiste de l’emploi, sont très riches à cet égard.

Dans les années 1970, le Préfet Lachaize promettait aux maires de la zone autour de Roissy-en-France, réticents à l’idée du projet, 70 000 emplois pour justifier la création de l’aéroport Charles de Gaulle (plus de 3 000 hectares urbanisés). Mme Lorthiois décompte aujourd’hui 18 300 emplois dont 5 000 de personnel naviguant des compagnies aériennes, volant, donc faussement qualifiés d’emploi local.

DisneyLand Paris avait de son côté promis jusqu’à 100 000 emplois dans la zone de Marne-La-Vallée en 1985 (2 200 hectares urbanisés), le compte est aujourd’hui de 12 000. Europa City, centre de loisir du Groupe Auchan prévu à Gonesse sur 100 hectares des terres les plus fertiles d’Europe promet 12 000 emplois. Qui peut le croire ?

Ainsi, qui mène l’analyse critique, la vérification des chiffres emplois et richesse pour le territoire lors du dépôt du projet et de la pression sur le maire ? Pas les petites communes qui n’en n’ont pas les moyens. Quant aux grandes communes qui disposent de services techniques, elles ont intérêt à croire les chiffres pour les « vendre » à leurs citoyens électeurs.

 

Chacun d’entre nous connait des zones commerciales ou d’activités quasiment vides, parfois en friche, en grande difficulté économique. N’apportant pas au territoire le tiers des emplois promis. Notons par ailleurs que DisneyLand Paris est très largement…déficitaire.

Deux : le pouvoir de rendre constructible

Le pouvoir de rendre constructible un terrain appartient exclusivement au Maire et à son conseil municipal (en dehors des cas dits de OIN, « Opération d’Intérêt National », où l’Etat impose la constructibilité. La question qui se pose ici est celle des critères de définition d’un OIN qui impose aux citoyens des projets... aux retombées souvent exclusivement privées. Le Grand Paris ou la vallée du Var, près de Nice, sont des exemples criants de ce type d’arrangements).

Le maire et son conseil portent la compétence de développement économique de leur territoire et ne savent souvent pas faire autrement qu’offrir du foncier à la construction pour répondre à cette obligation.

Par ailleurs, la nature même de la fonction de maire le pousse à chercher la réélection, mandat après mandat parfois sur des décennies. Se faire réélire, c’est faire plaisir, accorder aux citoyens, où à certains d’entre eux, ce qu’ils désirent. Accorder à l’entrepreneur de BTP local le lotissement d’une zone, accorder la constructibilité de son terrain à l’agriculteur qui prend sa retraite et veut compléter ses revenus, c’est mettre toutes les chances de son côté pour une réélection.

Enfin se pose le cas, non systématique mais répandu de la corruption et des prises illégales d’intérêt : le cas du lotissement en zone inondable de la Faute-sur-Mer (détruit par la tempête Xynthia), est un cas d’école, encore en cours de jugement : il semble que les terrains rendus constructibles par l’adjointe à l’urbanisme appartenait… à cette dame, le lotissement était effectué par son fils, agent immobilier, et les maisons construites par l’entreprise de l’un des conseillers municipaux.

A cet égard, les enseignes de grande distribution (hypermarchés et magasins de sport, maison etc.) sont également spécialistes de la "stimulation" des maires pour obtenir la constructibilité des terrains.

 

Lutter contre le pouvoir de détruire

Que faire ? Imaginer une prise de décision Etat / Collectivité et un ensemble de critères à remplir pour délivrer un permis de construire. Dégager du seul échelon municipal ce pouvoir exorbitant de détruire un espace, un sol, un paysage.

C’est malheureusement le contraire de ce que le gouvernement de François Hollande mène actuellement : la décentralisation, poussée à l’extrême dans tous les domaines renforce cette « proximité » (mot usuel politiquement correct qui recouvre souvent collusion, corruption, prises illégales d’intérêt, ou tout simplement « faire plaisir à un particulier au détriment de l’intérêt général »).

Luttons sans relâche auprès de nos élus locaux pour questionner, rendre factuels et étayés les chiffres de retombées emplois et économiques, pour traquer les prises illégales d’intérêts, pour proposer des solutions alternatives d’emplois.

Les luttes doivent être locales, territoire par territoire, l’Etat n’ayant aucun intérêt à faire évoluer les mécanismes décrits : ce sont les députés qui votent les lois, députés qui sont des élus locaux, insérés dans leurs contradictions.

 http://www.reporterre.net/spip.php?article6539

 

 

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 17:36

Paru sur le site www.campagnesetenvoronnement.fr :

 Parc Normandie Maine : un travail sur les GES

 

Sur un territoire couvert à plus de 60 % par des terres agricoles, le Parc Normandie-Maine a souhaité s'engager prioritairement sur la thématique d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de réduction des consommations d'énergie d'origine agricole.

Depuis 2011, les agriculteurs du territoire sont accompagnés dans le cadre d'un vaste réseau d'acteurs. Professionnels de l'agriculture, de l'énergie, la recherche ou la formation, ou encore élus locaux, se sont investis dans le projet. « Parmi les actions les plus innovantes figure la mise en place d'un groupe pilote de 15 agriculteurs volontaires pour engager une modification de leurs pratiques agricoles dans un objectif de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre et de leur consommation d'énergie », précise-t-on du côté du Parc. Uneréunion s'est tenue en novembre, au terme de trois ans de travail, pour revenir sur les travaux effectués, et se projeter vers l'avenir. Les partenariats avec l'Ademe, les régions et les chambres d'agriculture sont d'ores et déjà reconduits pour la poursuite du groupe pilote.

Des actions pour limiter les émissions de GES des intrants, des sols et liées à l'énergie
Les intrants sont un des postes le plus émetteur des exploitations du parc (28 %). Un travail sur la valorisation de l'herbe dans l'alimentation animale a été mené. Les sols agricoles étant le troisième poste émetteur (22 %), via notamment l'épandage des engrais qui font l'objet de réflexion, afin d'en limiter les impacts. Enfin, le poste consommation d'énergie (8 % des émissions) n'est pas oublié. Les mesures principales ont porté sur la réduction des consommations de fioul en travaillant l'optimisation de la conduite du tracteur, la réduction du nombre de passages au champ, ou encore la simplification des pratiques culturales.

En grandes cultures, la moyenne des émissions brutes par exploitation et par an s'élève à 440 tonnes équivalent CO2, pour un stockage moyen de 29 tonnes équivalent CO2 (soit 7 % des émissions brutes). En élevage, uneexploitation émet en moyenne 760 tonnes équivalent CO2, pour un stockage moyen de carbone de 64 tonnes équivalent CO2 (8 % des émissions brutes).

E.P. - 11/12/2014

 

http://www.campagnesetenvironnement.fr/parc-normandie-maine-un-travail-sur-les-ges-7202.html

 

 

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2014 1 08 /12 /décembre /2014 12:05

 

 

Nous apprenons que la commune n’est pas favorable à la mise en place par la SAFER d’un dispositif de veille et d’observation foncière sur les espaces agricoles et naturels pas même M. Edouard Proffit, agriculteur-propriétaire exploitant et conseiller municipal.(1)

 

Pour faire court cela aurait pu peut-être éviter que des terres agricoles soient transformées en décharge comme précédemment sur cette commune.

 

Mais qu’est-ce que la SAFER ?

Les Safer a été créées par la loi d’orientation agricole du 5 août 1960.

Elles facilitent l’accès des terres aux agriculteurs. Elles accompagnent aussi les collectivités dans leur politique de maintien des terres agricoles et de la protection de l’environnement (préservation des espaces naturels, de la ressource en eau et des paysages ; restructuration forestière, mise en place de trames vertes, etc.).

 
La loi don
ne aux safer la possibilité de disposer d’un droit de préemption, afin de leur permettre de mener uneaction cohérente dans le cadre de leurs missions. Elles sont systématiquement informées des projets de vente par les notaires et peuvent acheter à la place de l’acquéreur initial. But : revendre à un autre acquéreur dont le projet répond mieux aux enjeux d’aménagement locaux. Articles L 143-1 et L 143-2 du code rural 

 Le président de la SAFER Ile de France est Pierre Marcille, un agriculteur de l’Essonne.

 

 Pour mémoire c’est sur cette commune de Charny et les 2 communes voisines de Claye-Souilly, Fresnes sur Marne qu’est implantée la plus importante de France  de déchets ultimes Rep VEOLIA. (289 hectares)

 

C’est la famille Courtier qui a vendu il y a quelques années une partie de ses terres de Charny à  Rep Veolia pour lui permettre d’étendre sa décharge.

L’un d’eux agriculteur-propriétaire-exploitant a cessé d’exploiter à Charny pour partir près de la Ferté sous Jouarre et y acquérir un château.

 

 

Nous ne voudrions pas croire que les élus de cette commune qui ont donné des avis favorables encore et encore pour l’extension de la décharge Veolia souhaitent encore favoriser son extension plutôt que des protéger leurs terres agricoles et espaces naturels.

 

Pour le savoir, nous vous conseillons de les contacter :

Xavier FERREIRA, maire

CatherineDUFRENOY, Nathalie RONGIERE, Jennifer DAURIAC, Elodie DELAME-MONIER, Dominique MESLAY, Daniel GUIMBARD, Didier DEBRIT,Isabelle SUTTER-VINCENZI, Valérie MORIN, Pascal DEKEYSER, Antoine CHATELAIN, Arnaud LAFOSSE, Edouard PROFFIT, Bruno BAUTISTA.

 

  (1) Compte-rendu conseil municipal Charny 25/9/2014

 

 

 

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2014 5 28 /11 /novembre /2014 14:56

 

Ils ne veulent pas d’ordures chez eux

alors ils les envoient en

« Seine et Marne »

 

 

Ce n’est pas seulement les déchets dangereux, ordures ménagères, déchets industriels, du BTP qu’on vient déverser en Seine et Marne, mais aussi les déchets de station d’épuration et les déchets de décantation des usines d’eau potable qu’ils viennent déverser sur nos terres agricoles.

 

 boues station épuration et usine eau

      Carte éditée par le CG 77 (1)

Les points violets sur la carte représentent

tous les déchets provenant d’autres départements :

déchets de station d’épuration et de décantation des usines d’eau potable

 

 

Ces déchets venant d’ailleurs sont déversés sur nos terres agricoles :

- autour de Dammartin-en Goële/Mitry

- entre Lizy sur Ourcq et la Ferté sous Jouarre

- près de Coulommiers

- entre Rozay-en Brie et la Ferté Gaucher

- autour de Soignolles

- autour de Perthes en Gatinais

- près de la Chapelle la Reine

- près de Bray sur Seine

- près de Villiers St Georges

 

 

(1) http://eau.seine-et-marne.fr/traitement-des-boues

 

 

Partager cet article
Repost0
19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 17:18

La législation française doit changer,

il faut interdire l’implantation de décharge sur les terres agricoles.

 


Paru sur Univers Nature :

 

14-04-2012

Europe : réduire la forte imperméabilisation des sols annuelle

L’imperméabilisation des sols, à savoir la couverture du sol par des travaux d’aménagements tels que la construction de routes, de logements etc., représente une des principales causes de dégradation des sols dans l’Union européenne. L’Europe est actuellement le continent le plus urbanisé de la planète. Chaque année, 1000 km² supplémentaires sont sacrifiés aux activités humaines, dont une part importante finit par être imperméabilisée. A ce rythme, en 100 ans, une superficie équivalente à la France et l’Espagne réunies aura été imperméabilisée, sous la pression de l’urbanisation. Généralement irréversible, ce phénomène a de lourds impacts, dont la perte de terres fertiles, une fréquence accrue des inondations et une recharge insuffisante des nappes phréatiques.

Le 12 avril dernier, la Commission européenne a publié de nouvelles lignes directrices détaillant les bonnes pratiques pour atténuer cette tendance, qui seront présentées les 10 et 11 mai prochains à Bruxelles. A juste titre, celles-ci mettent l’accent sur un aménagement avisé de l’espace et la lutte contre l’étalement urbain. Il s’agit de tirer parti du potentiel de développement des zones urbaines, via la réhabilitation de zones industrielles abandonnées par exemple. D’autres mesures d’atténuation sont à étudier, telles que l’utilisation de matériaux perméables au détriment du ciment et de l’asphalte ou l’équipement de systèmes de récupération d’eaux de pluie. La réduction des subventions favorisant une occupation non durable des sols et leur imperméabilisation est l’une des pistes envisagées pour concrétiser cette gestion de l’aménagement des sols.
Cécile Cassier

Pour aller plus loin :

Sur le site Yonne Lautre : http://yonne.lautre.net/spip.php?article2908

 

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 22:34

 

 

L'une des causes principales de la disparition des terres agricoles

au Nord Ouest Seine et Marne :

 

 

 

Les exploitations de carrières à ciel ouvert

les exploitations de décharges

 


 

Un exemple la carrière Placoplatre Groupe St Gobain Villeparisis

 

placoplatre 16.5.2009 010

  Carrière Placoplatre ST GOBAIN Villeparisis 16/5/2009

 

 

 

Paru dans Ile de France Conjoncture Septembre 2011 :

 

L'ile de France a perdu 1/5 de ses exploitations agricoles en 10 ans

 

 

http://www.draf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/conjoncture_agricole_Ile-de-France_septembre_2011_cle8ec692.pdf

Partager cet article
Repost0

Recherche